Monday, November 3, 2014

La Chine première puissance économique du monde. Deuxième partie : viser la domination financière



Dans ce second article sur les conséquences financières de l’accession à la Chine à la première place économique mondiale il faut souligner le premier point qui est la rivalité croissante entre les la Securities and Exchange Commission américaine, la célèbre SEC et son homologue Chinois, La China Securities Regulatory Commission, la CSRC.

L’enjeu de cette véritable guerre financière est la captation de la manne gigantesque du financement des entreprises multinationales sur les marchés financiers
Les armes de cette guerre sont les contrôles nécessaires  de la validité, solvabilité et du respect des règles financières d’organisation des marchés. A l’origine la crise aux Etats-Unis de 1905, puis celle de 1929 ont suscité la ruine de très nombreux petits porteurs d'actions. Le premier, l’Etat du Kansas en 1911 a créé des Blue Sky Laws et à plupart des Etats des Etats-Unis ont suivi, y compris l’Etat de New York.

Les lois fédérales ont pris la suite et ont créé une enveloppe englobante de protection relativement contraignante avec le Securities Act of 1933 qui protège les investisseurs sur les marchés financiers. Le Securities Exchange Act of 1934 a lui créé la SEC elle-même.

S’en suivirent toute une série de lois dont le Trust Indenture Act of 1939, the Investment Company Act of 1940 et le Investment Advisers Act of 1940.

A la suite du scandale Enron qui résulta en une faillite retentissante et menaça une nouvelle fois la stabilité de marchés,  le Sarbanes–Oxley Act de 2002 visa à introduire des normes comptables et de gestion suffisamment précises pour empêcher de telles manœuvres futures. Cette loi complexe est mal rédigée a ajouté une certaine rigueur mais aussi beaucoup de confusion.

La dernière étape majeure de régulations aux Etats-Unis fut le célèbre Dodd Frank Act et sa Volker Rule du nom de l'ancien patron de la FED. Cette loi de 2010 signée par le Président Obama vise notamment à empêcher les tradings propriétaires des grandes banques d’affaires américaines et internationales.

Tout cet arsenal de régulation n'est pas le fruit d’une bonté particulièrement désintéressée des américains. En voulant protéger les investisseurs contre les fraudes massives sur les marchés financiers il vise à fluidifier le flot incessant des capitaux internationaux vers les places financières américaines. Plus les marchés sont sécurisés, plus les investisseurs de toutes tailles du monde entier ont un intérêt et une volonté à placer leur argent sur les places financière américaines.

Que ce soient des banques commerciales, des caisses d’épargne, des banques d’affaires, des fonds souverains, des hedge funds, des compagnies d’assurance, des caisses d’épargne, des Trusts Chinois, de REITS, des sociétés d'investissements, des fonds d'investissements, des fiduciaires ou tout véhicule financier classique et conservateur ou exotique, en plus des petites porteurs par l'intermédiaires de leurs brokers et banques, les fonds apportés sur les marchés financiers américains font la vie financière et économique des Etats-Unis. Plus de marchés, plus d'Amérique.
C’est aussi simple que cela. Plus encore que la force de frappe nucléaire, la puissance des marchés financiers américains conditions son existence même.


La puissance financière américaine a de nombreux visages, mais elle est surtout connue par l’intermédiaire de certains visages particulièrement. Parmi ces visages il y a celui de la SEC et ceux des Big Five.
La SEC, ou Securities and Exchange Commission est l’autorité suprême des marchés financiers américains et par contrecoup de toutes les sociétés qui sont listées sur le New York Stock Exchanges, ou qui y investissent, c’est-à-dire toutes les banques et les compagnies d’assurance de la planète et toutes les multinationales du monde entier. En d’autres termes la SEC contrôle tout, partout, tout le temps.
Les BIG Five sont les géants de l’expertise comptable, de l’audit et la certification des comptes des sociétés dans le monde. Elles valident et certifient les comptes des entreprises cotées à la bourse de New York, le NYSE, et sont garantes de la régularité des bulletins de santé des sociétés cotées, ce bulletin de santé qui détermine le cours de actions de ces sociétés.
Pour clore la boucle, comme la SCE contrôle les BIG Five, cela signifie que le grand chef des contrôleurs contrôle les contrôleurs.
Une des trouvailles des marchés financiers américains a été de double -lister des sociétés à Wall Street et sur dans les bourses de Hong Kong et de Shanghai. Cela signifiait plus de fonds, plus d’actionnaires, plus d’argent. Mais cela s’avéra aussi être le talon d’Achille de la suprématie financière américaine.

La Chine a longtemps observé ce phénomène source essentielle de la surpuissance économique et financière américaine. Puis la Chine a dupliqué cette organisation en développant deux marchés financiers complémentaires : Hong Kong et Shanghai. Comme en matière de droit financier depuis 30 ans la Chine s’est largement inspirée des institutions américaines et des lois américaines pour créer et développer ses bourses de Hong Kong et Shanghai.

Le droit financier chinois est très largement inspiré du droit financier américain et désormais dans de nombreux domaines il tend à lui être supérieur.
De la même manière que la Commission Européenne de Bruxelles et la Cour de Justice de Luxembourg ont pris pour exemple les lois anti-trust américaines de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle et les ont améliorées pour à partir du Traite de Rome de 1957 développer une politique préservation de la concurrence en Europe plus forte et plus efficace que celle développées par les Américains eux-mêmes, de la même manière la Chine a emprunté le droit financier américain et l’a rendu plus fort et plus performant.

Puis la Chine a choisi de se confronter au géant financier américain. Cette confrontation n’est pas de pure forme ou inspirée par l’orgueil national. Cette confrontation vise la suprématie des marchés et au contrôle relatif des investissements internationaux qui sont ensuite injectés dans les économies.

Les Etats Unis veulent cet agent pour eux.
La Chine veut cet argent pour elle.

Entre 2011 et 2013, une des Big Five, la filiale d’Accenture en Chine, et ensuite d’autres parmi les Big Five, ont été la cible de la SEC concernant la vérification des comptes de sociétés chinoises listées à la fois sur les marchés financiers en Chine et à Wall Street. La SEC exigeait qu’Accenture livre des informations secrètes sur ses sociétés clientes chinoises. Si Accenture ne le faisait pas les dirigeants d’Accenture pouvaient être emprisonnés aux États-Unis et Accenture frappée d’amendes énormes.

Cependant pour la première fois il y eut une complication, une complication de taille.
Cette fois-ci, la China Securities Regulatory Commission (CSRC) et surtout le Gouvernent chinois ont montré les dents.
L’argumentation de la CSRC et du Gouvernent chinois est que les informations exigées par la SEC de la part d’Accenture à propos de ses sociétés clientes étaient des secrets d’affaires chinois protégées par la loi chinoise sur le secret des transactions d’affaires. Leur violation se serait soldée par la mise en prison, en Chine cette fois, des dirigeants d’Accenture en Chine.
En d’autres termes les dirigeants Accenture avaient le choix entre obéir à la SEC et aller en prison en Chine ou désobéir à la SEC et aller en prison aux Etats-Unis.
Apres deux ans de lutte acharnée, l’affaire d’Accenture, et les autres, se sont soldées par un accord. Les autorités financières chinoises ont autorisé que certaines informations soient révélées à la SEC et la SEC s’est contentée d’une portion réduite de renseignements.

Bilan de l’opération ? Victoire totale de la Chine qui a obtenu ce qu’elle voulait depuis le début : que le monde entier reconnaisse la suprématie désormais partagée par les Etats-Unis et la Chine de la domination de la finance internationale.
Depuis 2013 il y a deux super-gendarmes de la finance dans le monde : la Securities and Exchange Commission et la China Securities Regulatory Commission.

De quels ordres de montant parlons-nous?
Bien plus de 500 milliards de dollars par jour sur les marchés financiers.
Plus 10.000 milliards de dollars par jour sur les marchés de la dette monétaire et obligataire.
Et plus de 5.000 à 6.000 milliards de dollars par jour sur le marché forex des devises.

C’est ce flux d’argent qui est l’enjeu de la rivalité Chine - Etats-Unis


Olivier Chazoule
Professeur de Droit Financier
Directeur des Etudes New York Institute for Business and Finance
http://www.nyibf.net/

Thursday, October 23, 2014

Les Summer Programs et le networking international

A l’occasion des Summer Programs les étudiants des business schools et des universités du monde entier se rencontrent et peuvent changer idées, contacts, et former des réseaux professionnels qui leur seront utiles toute leur vie.
 
Les Summer Programs de New York rassemblent des étudiants du monde entier : Chine, Inde, États-Unis, France, Maroc, Tunisie, Angleterre, Singapour, Corée, Allemagne, Brésil, Argentine, Sénégal, Pays-Bas, Mexique, etc. Le background et les expériences respectives des étudiants de toutes les nationalités sont divers mais toujours solides. 

C’est la possibilité pour les étudiants de se créer un puissant réseau de relations amicales et professionnelles dans le monde entier.

Ces réseaux qui sont entretenus ensuite par emails, téléphone, chat rooms, LinkedIn, et autres réseaux sociaux permettent d’accroitre le champ de ses relations et pour les étudiants d’acquérir une véritable dimension internationale qui leur servira pour toute leurs carrière professionnelle.

Prof. Olivier Chazoule
Directeur des Etudes NYIBF

Friday, October 17, 2014

La Chine première puissance économique du monde, quelles conséquences (1/10) 1. Allons-nous vers un monde financier bipolaire ou une organisation cellulaire multipolaire ?



Le monde vient d’apprendre avec stupéfaction par un simple communiqué du Fonds Monétaire international le 10 octobre dernier que la Chine est devenue la première puissance économique du monde.

Selon le Fonds Monétaire International l’économie chinoise vaut 17,61 mille milliards de dollars (trillions  de dollars) contre 17,2 mille milliards de dollars pour les Etats-Unis (trillions  de dollars).

Selon le même Fonds Monétaire International l’économie chinoise vaudra 27 mille milliards de dollars en 2019. Ce sera alors 20% de plus que les Etats-Unis qui seront alors à 22,3 mille milliards de dollars à cette date.

Cela crée une nouvelle donne économique, diplomatique, financière, politique, commerciale et juridique, mais aussi sociale et sociologique (voir sociétale comme on le dit aujourd’hui). 
D’évidence les alliés des uns vont se tourner vers de nouvelles alliances, certes non exclusives des premières. Mais plus nombreuses, plus complexes, plus flexibles.

Dans une série de réflexion sur la Chine étant devenue la première puissance économique du monde et la chaine des conséquences qui peuvent en découler nous verrons comment il est peut-être possible de réfléchir à quelques pistes et tenter de prévoir des séquences de déroulements.

 La matière reine qui régit les relations internationales st sans conteste aujourd’hui la finance. Qu’on le veuille ou non, c'est le domaine qui conditionne les échanges entre les pays, les Etats, les sociétés et les hommes, plus encore que l’économie, le vecteur financier influence et conditionne directement et indirectement nos vies.

Apres un monde financier dominé au XIXème siècle par la City de Londres, et dans une moindre mesure par Paris (au XXème siècle pour les sucres et denrées), le XXème siècle fut celui de New York et de Wall Street avec le New York Stock Exchange et le NASDAQ, et dans le domaine des commodités et futures et options, Chicago et son Mercantile Exchange, le fameux CME.

Cette première décennie du XXIème siècle a vu le développement exponentiel des places financières asiatiques, Tokyo Singapour, Seoul, mais aussi et surtout Hong Kong et Shanghai. 

Parallèlement, le Bombay Stock Exchange de Mumbai, le BSE, le  Mexican Stock Exchange, et le BOVESPA de Sao Paolo se sont aussi développés pour devenir des places financières majeures.

Quant à Francfort, propulsée en avant par la création de l’euro et de la Banque Centrale Européenne, la BCE, son importance sur les échanges de titre a été renforcée par sa puissance de décision et de frappe financière issue de l’Union Européenne dans sa partie d’union monétaire qu’est la zone euro. A tel point que la BCE est regardée aux Etats-Unis comme parfois plus rapide et plus décisive que ne l'a été la Fédéral Reserve américaine, la FED et le Trésor Américain lors de la crise des subprimes de2007 et 208 et des crises subséquentes de liquidités internationales de 2008, 2009, 2010 et 2011 qui ont secoué tour à tour les Etats-Unis, l’Europe et dans une moindre mesure l’Asie (rIpple effect).

Déjà les terrains délimités de La Securities and Exchange Commission se heurtent aux pouvoirs accrus de la China Securities Regulatory Commission, ce u redistribue complétement l’équilibre des forces en matière de droit financier depuis 5 ans.

C’est ce que nous verrons dans le prochain article.

Prof. Olivier Chazoule, MBA, LLM
Directeur des Études The New York Institute for Business and Finance
http://www.nyibf.net/

Saturday, October 11, 2014

La Chine première puissance économique du monde

Napoléon avait eu cette phrase historique il y a plus de deux siècles: « quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ». 
 
Tout le monde l’attendait et personne n’y croyait vraiment : La Chine est désormais la première puissance économique du monde !

Les Etats-Unis deviennent la seconde puissance économique du monde après avoir détrôné à cette place la Grande Bretagne en 1872.

Selon le Fonds Monétaire International l’économie chinoise vaut 17.61 mille milliards de dollars contre 17.61 mille milliards de dollars pour les Etats-Unis.

Selon le même Fonds Monétaire International l’économie chinoise vaudra 27 mille milliards de dollars en 2019. Ce sera alors 20% de plus que les Etats-Unis qui seront alors à 22,3 mille milliards de dollars à cette date.

L’Europe en 1900 était déjà surpassée par les Etats-Unis, mais elle ne le réalisa qu’en 1945.

Il est probable que les esprits aux Etats-Unis seront plus rapides que ne le furent leurs homologues européens pour se rendre compte du séisme planétaire économique et financier qui vient de s’opérer.

Rendez-vous est maintenant pris pour un vrai débat sur les nouveaux enjeux planétaires et les futurs leaderships et alliances monétaires, financiers et économiques de la planète.

Prof. Olivier Chazoule

Les Summer Programs et la préparation des tests d’admission aux universités américaines



Tous les étudiants qui désirent poursuivre des études dans les grandes universités américaines sont confrontés à la nécessité de passer les tests standardisés comme le TOEFL, le GMAT, le SAT, le LSAT et bien d'autres.
 
Ces tests sont ardus et nécessitent un réel entrainement avec des livres pratiques adéquats et parfois des cours organisés par des instituts spécialisés.

Certains étudiants choisissent de coupler les deux formations. Le matin ils assistent aux cours du Summer Program et l’après-midi, ils vont suivre les cours des instituts spécialisés dans la préparation des tests standardisées. 

Cela fait du travail supplémentaire mais le jeu en vaut la chandelle et c'est une manière de maximiser son investissement dans les études. 

Prof. Olivier Chazoule

Sunday, October 5, 2014

Business Schools, stratégie et jeux de rôles



Une de méthodes d’enseignement du business est sans aucun doute l’utilisation des jeux de stratégie et des jeux de rôle.
C’est bien entendu ludique et distractif et donc une moyen de rendre l’apprentissage de la matière plus aisé.
C'est aussi un outil concret pour analyser et travailler les business cases.
C’est également un angle surprenant qui permet de rompre la monotonie du travail.
Mais c’est aussi et surtout terriblement efficace !

Un nombre croissant de professeurs utilise en classe ce type de jeux de rôle.

La meilleure manière est d’en créer sur mesure pour les besoins de la classe de busines et de finance et de les adapter aux étudiants : Age, culture, gouts, compétentes, et désir d’apprendre. Un de nos collègues citait une série de jeux de rôles financiers basés sur le jeu traditionnel appelée RISK, la Conquête du Monde, dans lesquels les étudiants étaient amenés sans complexe à rechercher la domination la domination financière pure et simple de la planète.

Banque Centrale Européenne, Federal Reserve, Gouvernements Chinois, Américain, Européen, Commission Européenne, Trésor Fédéral Américain, et les principales banques d’affaires, hedge funds et banques de la planète, s’associaient, s’alliaient, se réconciliaient, se trahissaient, pour aboutir au triomphe unique de l’une d’entre elles…

Ce collègue m’a dit ensuite qui avait gagné… surprenant…

Prof. Olivier Chazoule